EN CAS DE CRISE

Durant une crise psychotique, la personne atteinte peut perdre presque tout contact avec la réalité et être envahie par des hallucinations, des idées délirantes, des troubles de la pensée, des troubles de comportements. Il est normal que les familles ressentent alors un choc immense et de la crainte devant le comportement de leur proche. Il faut savoir, par ailleurs, que la personne en crise est probablement aussi terrorisée que son entourage par ce qui lui arrive. Il faut donc chercher rapidement une assistance médicale même si la personne ne veut pas consulter.

Crise présentant un danger grave et immédiat : contactez le 911

Si la personne en crise est violente envers les autres ou si elle met sa propre vie en danger, il est justifié de faire appel aux policiers pour qu'ils conduisent la personne à l'urgence de l'hôpital même sans son consentement. 

Crise sans danger grave et immédiat : rendez-vous à l'urgence

Si la personne est en crise, mais ne montre pas de comportement dangereux et consent à consulter un médecin, il est nécessaire de la conduire à l'urgence de l'hôpital.

EN CAS DE REFUS DE CONSULTER UN MÉDECIN : APPELEZ UNE RESSOURCE EN SANTÉ MENTALE

Si vous n'arrivez pas à convaincre votre proche de consulter sur une base volontaire, contactez une ressource en santé mentale pour du soutien. Si, malgré tout, la résistance de votre proche persiste, les intervenants pourront vous expliquer les démarches légales à entreprendre pour obtenir l’autorisation du tribunal afin de soumettre votre proche à une évaluation psychiatrique. Pour plus de renseignements sur les démarches légales possibles, consultez notre page Droits en santé mentale.

Dans le cas où votre proche présente un danger pour lui-même ou pour autrui, contactez le 911 immédiatement.

Quelques conseils pratiques

Voici quelques conseils d’attitudes à adopter en cas de crise :

  • Efforcez-vous de demeurer le plus calme possible ;
  • Éliminez les sources potentielles de distraction : éteignez la radio, la télévision, etc. ;
  • Demandez aux autres personnes présentes de sortir, au besoin ;
  • Jamais plus d’une personne à la fois ne devrait parler à la personne en crise ;
  • Exprimez-vous clairement, calmement et sur un ton normal ;
  • Démontrez de l’empathie en verbalisant les émotions ressenties par la personne en crise : tu as peur, tu es fâché ;
  • Répétez vos questions ou vos affirmations, au besoin, en utilisant chaque fois les mêmes mots ;
  • Faites en sorte que votre proche sente que son espace vital n’est pas menacé.

Voici quelques conseils d’attitudes à éviter en cas de crise :

  • Soyez conscient qu’une attitude trop émotive de votre part risque d’amplifier l’état de crise dans lequel il est plongé ;
  • Ne vous tenez pas au-dessus ou trop près de lui ;
  • Ne reformulez pas votre question dans l’espoir de la rendre plus facile à comprendre. Vous ne feriez que générer de la confusion ;
  • Évitez les affirmations paternalistes faites sur un ton autoritaire ;
  • Ne criez pas. Si votre proche ne semble pas vous écouter, c’est probablement parce que les symptômes de la maladie affectent sa capacité de concentration ;
  • Ne le critiquez pas. Cette attitude ne ferait qu’amplifier la crise ;
  • Ne le provoquez pas ;
  • Évitez les contacts visuels prolongés ;
  • Ne bloquez pas la sortie de la pièce ;
  • Ne discutez pas avec d’autres personnes de ce qu’il convient de faire.

Les comportements violents

Les personnes qui vivent un épisode psychotique aigu peuvent parfois être violentes. Si c’est le cas, vous n’aurez pas le temps de téléphoner au médecin ou au psychiatre afin d’obtenir des conseils. Il est impératif de contacter les services d’urgence (911).

Sa perception du réel étant altérée, votre proche pourrait croire à ses hallucinations. Il pourrait menacer de s’infliger des blessures, de vous faire du mal ou de causer des dommages matériels. En pareilles circonstances, vous devez prendre toutes les précautions voulues pour assurer votre protection, celle des autres et celle de la personne en crise. Il est recommandé d’évacuer les lieux. Une fois en sécurité, téléphonez le 911. Une telle conduite n’est toutefois conseillée que dans des situations extrêmes. Il pourrait être imprudent de tenter de conduire vous-même votre proche à l’hôpital.

L’intervention policière

Les familles sont portées à hésiter à faire appel aux policiers. Elles croient habituellement qu’en agissant de la sorte, elles traitent leur proche comme un criminel et l’abandonnent à son sort. Cependant, dans certains cas, il n’y a pas d’autres options à envisager afin d’assurer votre sécurité et celle de votre proche.

Lorsque vous appelez les policiers, il est important de leur expliquer que votre proche souffre de schizophrénie et qu’il a besoin de soins médicaux de toute urgence. Décrivez brièvement ses comportements et informez-les que vous avez besoin de leur aide pour le conduire à l’hôpital. N’oubliez pas d’aviser les policiers si votre proche est armé ou s’il a accès à des armes dans la maison. Certains corps policiers possèdent une escouade spécialement entraînée pour les urgences psychiatriques.

Lors de l’intervention, les policiers recueilleront toutes les informations nécessaires. Ils pourront ensuite conduire votre proche au service d’urgence d’un hôpital. Les policiers ont la responsabilité de communiquer tous les renseignements pertinents au médecin. En vertu de la loi, ils sont habituellement tenus de demeurer auprès de la personne jusqu’à ce qu’une évaluation ait été faite.

S’il vous est impossible d’accompagner les policiers, demandez-leur de vous appeler dès leur arrivée à l’hôpital. Il est recommandé que vous parliez directement au médecin, mais l’infirmière-chef peut, elle aussi, vous renseigner et répondre à vos questions.

L’admission dans un centre hospitalier

Il y a admission volontaire quand la personne demande elle-même à être hospitalisée suite à une recommandation en ce sens de son médecin. Dans d’autres cas, l’admission peut se faire sans le consentement de la personne si le médecin, s’appuyant sur l’évaluation qu’il a faite de l’état mental de cette dernière, considère que celle-ci souffre d’un trouble mental susceptible de mettre en danger sa sécurité ou celle d’autrui.

Dans des situations de crise, on pourrait s’attendre à ce que la personne malade soit automatiquement hospitalisée, avec ou sans son consentement. Ce n’est toutefois pas toujours le cas. Le malade pourra s’opposer à son hospitalisation et l’examen clinique ne permet pas toujours de conclure qu’il faut nécessairement hospitaliser la personne. Chaque cas est unique.

Plan d’urgence pour faire face à une crise éventuelle

Un plan d’urgence établi à l’avance pourra vous être très utile dans l’éventualité où vous auriez à faire face à une crise. En voici les principaux éléments.

  • Dressez une liste de numéros de téléphone utiles en cas de crise : service de police, médecin et/ou psychiatre, établissements psychiatriques où votre proche pourrait être hospitalisé.
  • Demandez à l’avance au médecin ou au psychiatre de votre proche à quel hôpital vous devriez vous rendre en cas d’urgence.
  • Déterminez qui sont les membres de votre famille ou les amis à qui votre proche est le plus susceptible de faire confiance en situation de crise.
  • Déterminez à qui vous pourriez téléphoner pour obtenir de l’aide, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit.
  • Prévoyez qui s’occupera des enfants de la famille, s’il y a lieu.
  • Jugez s’il convient d’expliquer à l’avance la situation au service de police de votre localité afin de faciliter leur intervention en cas de crise.
  • Rappelez-vous que votre proche pourrait être moins effrayé, en cas de crise, si le plan d’urgence lui a déjà été expliqué et qu’il sait à quoi s’en tenir.

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