|Événement| Un baume pour la famille de Billy et la communauté de Matane

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Le 19 janvier dernier, la réalisatrice Lawrence Côté-Collins offrait aux Matanais.es deux représentations gratuites de son documentaire Billy. C'est en compagnie de la famille de Billy et de deux intervenantes de la SQS (Christiane et Amélie) que Lawrence, après chacune des représentations, a accordé une séance de questions. Pour elle, il était essentiel de présenter son oeuvre dans la ville où Billy a tristement commis deux meurtres en 2012, en pleine psychose et non diagnostiqué à cette époque. L'objectif de Lawrence était de mettre un baume et apaiser les cœurs de la famille de Billy et de la communauté de Matane. On peut dire mission accomplie!

Ayant attiré 140 personnes au total, les gens présents ont été d'une bienveillance extraordinaire. L'assistance a posé beaucoup de questions. Ils se sont montrés intéressés, touchés et ont témoigné d'une grande empathie envers Billy et sa famille. Les Matanais·e·s ont été formidables!

Les deux intervenantes de la SQS ainsi que Lawrence et la famille de Billy se sentent choyées d'avoir partagé ce moment aussi intense en émotions. Elles ont été ravies de répondre aux questions des Matanais·e·s présent·e·s. Les échanges ont montré le désir sincère des personnes présentes de comprendre la schizophrénie à travers l’expérience personnelle de Billy. Lawrence a pris soin de parler de l’importance de mettre la personne au coeur de la compréhension de ses symptômes. Pour nous, son oeuvre est décidément un nouvel outil de sensibilisation et de prévention.

Des médias étaient présents pour l'événement. Lisez l'article paru dans le Soleil ici.

Le film

Un documentaire de Lawrence Côté-Collins, dédié aux victimes

La cinéaste Lawrence Côté-Collins retrouve son agresseur en prison. Elle veut comprendre, pardonner et accompagner un homme souffrant. Billy est schizophrène et sa plus grave crise a laissé deux morts. Leur relation d’amitié carcérale épistolaire met en lumière la vérité sur cette maladie mentale qui n’était ni diagnostiquée ni soignée. Ensemble, ils se racontent et se reconstruisent à travers une correspondance intime et des archives vidéo inédites.

En plus du film, Lawrence a écrit le livre Billy à vie, une plongée en schizophrénie comme nulle autre auparavant. Un ouvrage documentaire pour aider quiconque côtoie la schizophrénie, pour comprendre et partager l’expérience d’une maladie impitoyable, vécue de l’intérieur. Un livre pour faire la paix.

Notre critique du film

Nous appréhendions de voir l'œuvre puisqu'il s'agit d'un sujet très délicat lorsqu'on parle de violence et de schizophrénie. Nous avons aimé la façon dont Lawrence a traité le sujet, avec beaucoup de sensibilité et le souci de sensibiliser le public à la schizophrénie.

Évidemment, on aborde les meurtres que Billy a commis: on en fait mention sans ménagement de la gravité, sans pour autant y mettre l’accent ou tomber dans le sensationnalisme. On met plutôt en lumière le fait que Billy avait la maladie depuis tellement longtemps sans que personne ne le voit. Les psychoses répétitives ont fait des ravages dans le cerveau de Billy, le menant, dans son cas, à commettre l'irréparable. On y voit sa souffrance.

Le documentaire démontre bien l'évolution des symptômes et ce qui se passe vraiment dans la tête de Billy. Nous découvrons un jeune homme sensible, intelligent, créatif qui tente de donner du sens à des expériences troublantes dans un monde où il est éloigné de ses proches, incompris, sans soutien. La consommation semble omniprésente dans sa vie. Il en résulte des déboires l’amenant à s’isoler davantage jusqu’au passage à l’acte.

Il est aussi question de son rétablissement en prison. La médication, le soutien de ses proches, l'hygiène de vie et toute la force de Billy qui a le courage de faire face à son geste malgré la culpabilité. 

Ce documentaire amène des questions et débats, notamment comment son trouble de santé mentale est resté non diagnostiqué et traité avant de commettre l'irréparable. Il est aussi question des conditions d’incarcération déplorable pour une personne avec des symptômes comme ceux de Billy.

Lawrence a pris soin d'intégrer à son documentaire des statistiques, des notions théoriques (définition de la schizophrénie, l'impact de la consommation de drogue, etc.) et des messages clés, par exemple, l'importance de prendre en charge rapidement la personne malade, que les familles ont une importance immense dans le rétablissement de leurs proches atteints, etc.

Nous vous recommandons vivement de voir ce documentaire!

Si vous êtes bouleversés par le film ou la lecture du livre, si vous avez des questions concernant la schizophrénie et les psychoses, nous vous invitons à nous contacter si vous avez besoin de soutien.
   -   1 877 866-2323
   -   info@schizophrenie.qc.ca

MISE EN GARDE

Il est important de rappeler que la schizophrénie n'est pas synonyme de violence. Les actes violents sont rares et ne définissent pas les personnes vivant avec cette maladie.

1) On associe souvent la maladie mentale comme la schizophrénie et les troubles psychotiques aux actes de violence. Cette association est discriminatoire envers les personnes touchées par la schizophrénie et les troubles psychotiques et alimente la méfiance de la population.

2) Ne présumons pas qu'une personne qui a un trouble de santé mentale commettra des gestes violents (ni qu’un individu qui a commis un acte de violence est nécessairement touché par un trouble de santé mentale). D’autres facteurs déterminants - autres que la maladie mentale - peuvent expliquer qu’un individu pose un acte violent.

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